Critique : Glass

30/01/2019

Il y a quelques jours j'ai eu la chance de découvrir Glass, nouveau film du réalisateur M. Night Shyamalan. Nous allons donc parler en plusieurs points de ce film et je vous en donnerai mon avis. /!\ Cet article contient des spoilers /!\

La fin d'une trilogie de 19 ans 

Vous le savez sûrement mais Glass est la suite des films Incassables et Split, il s'inscrit donc dans une trilogie commencée en 2019. Les 3 films sont incroyables, mais le meilleur est la fin du film. Il y a eu 3 moments qui m'ont réellement scotchés à mon siège :

  • Quand on apprend que le père de Kevin est mort dans l'accident de train créé par Elijah Price dans lequel était aussi David Dunn.
  • Quand les 3 protagonistes meurent. J'étais choqué de les voir tout les 3 se faire "assassiner".
  • Quand on voit qu'avant sa mort, Elijah Price a su faire partager les vidéos de surveillance, réussissant donc le but relayé au cours des 3 films : Faire découvrir aux gens qu'ils existent.

J'ai donc trouvé cette fin intelligente, montrant que M. Night Shyamalan n'a pas perdu la patte, qu'il est toujours aussi brillant qu'autre fois et que les Twists (mot anglais utilisé dans le cinéma pour désigner un retournement de situation) sont toujours SA spécialité. 

Loin des films Marvel et DC

Ça parait peut-être un peu moins évident mais Incassables est un film de super-héros, Glass aussi et Split, lui, fait plus partit du style horreur mais par sa continuité, il est dans une saga de Super-Héros.

Nous sommes maintenant habitué (notamment avec les films de Batman, Superman et surtout depuis 10 ans par le MCU) aux héros en armures avec pleins de gadgets, venant d'une autre planète, ayant acquérit leurs pouvoirs suite à un accident radioactif, etc...

Dans la trilogie Glass, Shyamalan a opté pour une version plus terre à terre. Des personnes nées avec un problème physique (dans le cas de David ou Elijah) ou plus d'un problème psychologique (dans le cas de Kevin). Ce qui fait aussi la force de ce film, c'est que sa suite a eu le temps de voir le jour. C'est un problème qu'avait déjà évoqué Christopher Nolan sur sa trilogie Dark Knight : Quand on lui demandait comment ses films était aussi excellent il répondait "Car à ce moment là, il n'y avais pas d'univers cinématographique, pas de "consignes" à réellement respecter. J'avais une chose qui manque aux réalisateurs de ce genre d'univers aujourd'hui : Le temps !". Ce n'est pas nouveau, les univers cinématographique c'est cool mais ça reste un frein à la liberté créative. Certains univers s'en sortent bien même s'ils deviennent un peu répétitifs (comme le Marvel Cinematic Universe) et d'autres, tuent eux-même leur films, qui deviennent plus médiocre dû qu'ils doivent s'insérer dans un univers. Ce fut notamment le cas du film Batman V Superman qui fut bien mais qui aurait été tellement meilleur s'il avait été un "One-Shot" car le film avait trop de tâches à remplir en seulement 3h, ce qui est déjà long pour un film (pour plus d'infos, je vous invite à aller voir 5 faux problèmes de Batman V Superman de Mickael J).

Ce qui fait donc la force de la trilogie Glass, c'est le temps. Quand Incassables est sortit, on ne savait pas qu'il y aurait une suite, la seule personne qui le savait était le réalisateur, mais il ne devait pas l'annoncer. Car comparé aux films Avengers par exemple, il ne doit pas teasé les prochains films au sein de ses films. À la fin de Split, l'apparition de David Dunn nous fait donc comprendre que la suite de ce film, sera donc aussi une continuité d'Incassables, une construction qui aura pris son temps (19 ans pour la suite donc) qui conclut bien une trilogie. 

La construction d'une campagne et d'un méchant

Une chose que j'aime avec Shyamalan, c'est qu'il a l'art de ne dévoiler que quelques scènes lors de ses bandes-annonces et arriver surtout à bien les construire afin de nous faire croire quelque chose qui s'avère "faux".

Dans la bande-annonce de Glass, on nous fait comprendre qu'une psychologue va s'occuper de nos 3 "héros" et les emmener vers une rédemption. Bien évidemment le film nous donne une toute autre version, car c'est ce qu'elle fait croire aux personnages mais la fin du film nous fait comprendre surtout qu'elle n'en a jamais eu l'intention et que sa volonté depuis le début du film était de les tuer tout les 3.

Nous en venons donc à la bonne construction d'un antagoniste : le montrer d'abord bienveillant et après montrer que c'est une personne avec des intentions pour les plus immorales. Le personnage de la psychologue est juste infâme, quand on découvre nos 3 protagonistes mourir de manière horrible (Elijah avec les os totalement brisés, David noyé dans une flaque d'eau devant son fils et les différentes personnalités de "La horde" mourir d'une balle dans le ventre) notre seule envie est de voir ce personnage mourir dans d'atroces souffrances (coucou Joffrey de Game Of Thrones). 

Un film psychologique

Même si l'ambiance change radicalement de Split, on y retrouve cette sorte de Thriller Psychologique. Ça me permet de parler un petit peu d'une définition de film d'horreur : Les films de ces dernières années ne font plus peur sur le long terme mais saisissent surtout sur le moment et après c'est oublié (le cas de la plupart des films de Jason Blum, producteur de la maison BlumHouse qui a fait ça avec les films Conjuring, Happy Birth Dead, etc... qui a pourtant produit Split et Glass).

Wes Craven (Scream) avait à l'époque donné une définition de ce qui devait être pour lui un vrai film d'horreur : "Un film d'horreur doit nous faire avoir peur d'un personnage. Parler de lui comme un mythe et ne pas le montrer systématiquement à la caméra. Faire peur au spectateur AVANT de lui montrer l’antagoniste pour qu'il soit terrifié en le voyant".

Et c'est surtout ce que Split a fait : Pendant tout le film, les différents personnages de "La horde" nous parle de la bête comme un être surpuissant, horrible, cherchant des âmes "impures" pour se nourrir. Et quand elle arrive à la fin du film, plusieurs personnes sont tuées le personnage de Casey a peur et ne sais pas quoi faire, les médias ont peur que cette personne soit en liberté, bref : que le film vous ait réellement fait peur ou non, vous êtes ressortit de cet séance avec un avis en bien ou en mal, car il reste un film marquant. 

Les acteurs et personnages

J'aime beaucoup les 3 acteurs principaux de ce film (Bruce Willis, Samuel L. Jackson et James McAvoy) mais celui qui ressort le plus du lot est sûrement James McAvoy. Jouer un personnage, c'est dur ! En jouer 2, c'est compliqué ! Alors devoir en jouer 25 au total, ça relève du talent. Les principaux sont tous très différents :

  • Hedwige, un petit garçon de 9 ans
  • Patricia, une femme qui sait ce qu'elle veut
  • Barry, qui se croit cool et veut surtout que tout se passe bien
  • Denis, cerveau machiavélique de la bande qui est surtout très réfléchi
  • La bête, qui n'a plus rien d'humain et qui veut juste accomplir son but
  • Kevin, qui ne comprend pas ce qu'il fait là, qui est perdu et qui ne sait pas quoi faire

Jouer autant de personnage et savoir les gérer c'est quelque chose d’impressionnant.

Samuel L. Jackson tient pour moi son meilleur rôle (oui, meilleur que Nick Fury) car là où tout le monde le prend pour un taré, qu'il a tort sur toute la ligne et que ce n'est qu'un esprit fragile, il nous démontre à plusieurs moment qu'il est bien plus intelligent que tout le monde. La fin nous démontre surtout que depuis toutes ces années, il savait très bien ce qu'il faisait.

Pour moi, le personnage de David Dunn est malheureusement le pire. Pas par la faute de Bruce Willis qui joue une fois de plus très bien, mais plus par ses pouvoirs. On parle d'un homme qui a survécu à un accident de train et pourtant, malgré une légère évolution, il semble toujours autant perdu que depuis Incassables et je refuse de croire que "L'homme incassable" a pu se faire bêtement noyé dans une flaque d'eau par des policiers.

Ana-Joy Taylor qui joue le rôle de Casey est aussi pour moi aussi un personnage important, on comprend ici que Kevin est loin de l'avoir oublié et une relation d'amitié profonde est née entre les deux personnages. J'ai vraiment hâte de retrouver l'actrice dans un autre film car pour moi, elle pourra aller loin au vu de son talent. 

La fin d'un mythe

Comme expliqué plus haut, dans Split, on nous présente la bête comme un personnage surhumain qui ne peut être vaincu par quiconque. Et dès les premières minutes de Glass, lors d'un court affrontement entre David Dunn et la Bête, le mythe s'arrête car David Dunn est très vite au dessus de la Bête. J'ai trouvé cette scène importante car elle montre très vite qu'à la manière d'un Hulk contre Thanos, celui qu'on pensait vainqueur sans soucis est vite mis K.O. et reviendra à la fin du film pour un affrontement ultime. 

Conclusion

En bref : Glass c'est LE film de ce début d'année à voir au cinéma sans aucun prétexte tout comme Split et incassables.

J'espère que cet article vous aura plu, n'hésitez pas à voir mes autres articles et à dimanche pour le prochain LogActu

 

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